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EDA ouvert du mardi au samedi inclus

de 9h à 12h et de 14h à 18h

ENTREE LIBRE

-fermé les jours fériés-

la Semaine du Roussillon (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

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Paru dans l'Art'Vues été 2023

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L'INDEPENDANT 22 JUILLET (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

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Jean-Claude LIEHN à l'EDA

CLIQUER SUR LA FLECHE POUR VISIONNER LE FILM

Bonjour et merci d’être là pour accueillir l’exposition des photographies contemporaines : « Objets Trouvés, Objets Retrouvés » de Jean-Claude Liehn, en place jusqu’au 7 septembre.

« Mon approche -nous dit le photographe-, veut témoigner de l’époque charnière que nous vivons et d’un monde dont nous avons une conscience de plus en plus douloureuse de la finitude. Elle emploie les moyens traditionnels de cette part de la photographie qui se contente de montrer avec clarté les choses comme elles apparaissent. On sait que, par un merveilleux paradoxe, la beauté peut émerger de ces froids portraits du banal ».

Les objets trouvés, précise Jean-Claude Liehn, sont ceux récoltés sur les trottoirs, les routes, dans les caniveaux. Du plastique, métal et caoutchouc provenant de la pollution urbaine. Et ce n’est qu’une goutte d’eau au vu de ce qui se trouve dans les océans. Et désormais devrons-nous dire, dans l’espace.

Ces objets trouvés, ironiquement, témoignent donc de notre perte, notre échec à préserver la Terre et tout ce qui y vit. La photographie présentée à l’étage « La mort des abeilles » en est une illustration poignante.

Ces objets nous survivront. L’humanité aura depuis longtemps disparu qu’ils parsèmeront la terre, les mers et le ciel, en conséquence de notre passage. Ils sont notre signature et notre condamnation. Ils sont aussi, grâce au talent de Jean-Claude Liehn, d’une esthétique évidente et trouvent leur place ici. Les photos à l’éclairage uniforme ont un rendu fin, net et précis.

Certaines photographies rappelleront des mouvements picturaux, je pense notamment aux cannettes qui sont un clin d’œil aux compressions de César ou encore, aux toiles de Warhol ; pour ma part, certaines me font penser à Matisse et son trait ciselé dessinant l’espace.

Si le photographe garde volontairement une distance avec son sujet, c’est pour en faire un objet témoin, objet qui a son identité propre et qui traverse le temps, indifférent aux changements inévitables qu’engendre ce dernier. Grâce à l’œil du photographe, nous voyons l’objet pour ce qu’il est mais également pour ce qu’il est devenu, un sujet. Qui plus est, un sujet proposé parfois comme un portrait.

Les objets retrouvés sont, comme le souligne le photographe, des marqueurs de notre époque et milieu social. Les photographier c’est leur rendre hommage. « Objet inanimés, avez-vous donc une âme » ? Ils ont assurément un lien avec ceux qui les ont utilisés au cours de leur vie et sont, quelque part, le prolongement de ces personnes.

Ces objets sont photographiés seuls et isolés au centre de la photo, c’est, peut-être, pour signifier l’affect légitime qu’il y a entre les objets et le photographe, certains lui ayant appartenu, d’autres ayant appartenu à ses parents, sans pour autant les mettre davantage en scène. Ils sont mis en lumière et cet éclairage en fait une œuvre graphique et esthétiquement puissante.

Les objets que nous avons créés, s’ils peuvent pour la plupart, témoigner du déclin de l’Humanité, disent aussi l’attachement que nous avons pour certains d’entre eux. Les traces laissées sur ces objets retrouvés, dans un tiroir, une boîte à outils, racontent une histoire étroitement et intimement liée à la personne qui les a possédés.

Il y a de la noblesse dans ces objets outils, qu’ils soient sophistiqués ou simples, en bois ou en métal. Et dans l’appellation de cette série « l’Acier, la Mesure et le Calcul », quelque chose de fier, de tenace, que l’on aurait pu croire éternel parce qu’indispensable, ce qui rend ces objets d’autant plus attachants que beaucoup ont fait leur temps.

Leur temps. Notre temps. Au-delà de l’aspect purement plastique de ces photographies, tout ici tend à définir à travers ces objets, trouvés ou retrouvés, notre propre place. Les photographies de Jean-Claude Liehn nous confrontent à nous-mêmes, nous interrogeant sur ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous laisserons. Etymologiquement, « objet »  ne veut-il pas dire : ce qui est projeté ?…

Je ne ferai pas plus long et passe la parole au photographe Jean-Claude Liehn, membre de l’association cérétane « Lumière d’encre ». Merci à tous.

 

Ysabelle Erre-Serra pour l’EDA - 8 Juillet 2023

merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)
merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)
merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)
merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)
merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)
merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)
merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)
merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)

merci à tous d'être venus nombreux pour accueillir l'exposition photographique de Jean-Claude Liehn (photos ci-dessus : Christian Erre, Jacqueline Roca et Carmen Victoria)

"Mesdames, messieurs,

Remerciements à l’Équipe municipale, à madame Erre-Serra

Merci à elle pour l’accueil qu’elle a réservé à ma candidature

Pour l’esprit dans lequel s’est passé l’accrochage

Et pour son beau discours. Elle a visiblement compris mon travail

Merci à mes amis de Céret Photos et de Lumière d’Encre avec lesquels je partage ma passion pour la photographie.

Merci à vous tous qui êtes présents.

Vous avez compris que j’ai une formation scientifique et quand je réfléchis sur moi-même je le fais avec lucidité et objectivité.

Je vous parlerai donc de mon travail photographie d’un œil extérieur et rationnel.

Voilà ce que cela donne :

Les œuvres qui vous sont présentées actuellement à la Galerie des Arts du Boulou, sont visiblement celles d’une personne qui ne va pas très bien dans sa tête.

Pensez-donc. Vous avez au premier étage des planches représentant des objets trouvés sur les trottoirs, les caniveaux et les routes, des déchets, de la pollution. Et donc cette personne a ramassé systématiquement ces ordures et les a classées, plastic, métal, papier etc et dans chaque famille, les gros, les moyens, les petits, puis les a présentées avec méthode, exactement comme un entomologiste le fait avec ses collections d’insectes. Puis les a photographiées avec précision ; à l’échelle un pour plus de réalisme dans la représentation.

Incontestablement, cela a un nom : une névrose obsessionnelle.

Et surtout, le message n’est pas clair. Il a voulu faire du beau avec du laid. Pour un peu, il aurait appelé son exposition Qu’elle est belle la pollution ! Décidément quelqu’un de pas clair !

Mais il y a pire, cet individu est sans aucun doute affligé d’un autre mal. La nostalgie. Car sa pratique étrange lui rappelle celle de son enfance, à une époque où nous n’étions pas saturés d’objets. En ce temps-là, toute trouvaille était pour les enfants une source de rêverie. Une boite d’allumette devenait une petite voiture, une demi-pince-à-linge, un bateau à côté duquel on courrait quand elle était emportée par l’eau du caniveau après l’orage.

Et la nostalgie sévit encore plus sévèrement dans l’exposition Objets Retrouvés. Des vieilleries qui ont appartenu à son père, à sa mère ou à lui-même, et qui relèvent d’une époque ou ne dominaient pas encore le plastic et le virtuel. L’antiquité. Des outils marqués par le temps et avec lesquels il jouait dans la boite à outils de son père.

Et en plus de ces deux séries, une image d’abeilles. On lui avait demandé une image sur le thème du miel, et ce qu’il nous a montré, c’est 700 cadavres d’abeilles ; elles aussi photographiées grandeur nature. Lugubre.

Mais surtout, tout cela est présenté froidement avec une précision clinique, chirurgicale, comme l’on dit… (Injure suprême). Où sont les flous et les ombres qui laissent de la place à l’imagination du spectateur ? On voudrait plus de profondeur, de romantisme, de poésie. Ah, la poésie…

Décidément, quelqu’un qui ne va pas très bien dans sa tête".

Jean-Claude Liehn, discours d'ouverture pour l'exposition "Objets Trouvés, Objets retrouvés"

 

cliquer sur l'image pour l'agrandir

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Jean-Claude LIEHN à l'EDA

 

« J’ai pratiqué la photographie parallèlement à une carrière en imagerie médicale. Mon regard se porte sur deux mondes dont il veut témoigner : celui de l’architecture industrielle et vernaculaire que je photographie dans un style documentaire très classique, mais aussi celui des objets de plus petite taille, quand ils sont des témoins significatifs de notre société et dont je fais des sortes de portraits. Je privilégie les tirages couleurs d’assez grand format. Je me suis par ailleurs intéressé à l’histoire de la photographie et j’ai donné plusieurs conférences sur le sujet. Je suis membre de l’association Lumière d’Encre à Céret. »

« Mon approche veut témoigner de l’époque charnière que nous vivons et d’un monde dont nous avons une conscience de plus en plus douloureuse de la finitude. Elle emploie les moyens traditionnels de cette part de la photographie qui se contente de montrer avec clarté les choses comme elles apparaissent. On sait que, par un merveilleux paradoxe, la beauté peut émerger de ces froids portraits du banal. L’histoire de la photographie a appelé cette découverte, le style documentaire. Face aux paysages urbains ou aux objets-témoins, ma démarche est donc guidée par les mêmes principes : égalitarisme dans le choix des sujets, neutralité bienveillante du regard, clarté, rigueur et sobriété de la représentation. Cette réserve expressive laisse au spectateur le choix de voir dans mes photographies une métaphore politique (l’égalitarisme), un témoignage sociologique (la quête d’objets-témoins) ou un pur objet de contemplation esthétique. »

Jean-Claude Liehn

 

Jean-Claude LIEHN à l'EDA
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Published by "espace des arts"

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