"Et voici une nouvelle raison de vous rendre à Le Boulou. Une heureuse surprise (au temps des débuts du cinéma en couleur on aurait dit, en découpant le mot: TECH-NI-CO-LOR) vous attend à l'EDA, pour les novices: ESPACE DES ARTS, rue des Écoles. Lieu de rendez-vous, où il fait bon accrocher et se montrer. 

En effet sur les cimaises (déjà en catimini depuis le 17 novembre) de la peinture qui crache feu et couleurs, une esthétique dont la veine s'alimente au pariétal -celui de la grotte préhistorique comme celui de Pompéi ou celui, plus proche du "street art" (autrement dit art de la rue) new-yorkais versus gaulois- et dont les formes et configurations ont ouvert l'oeil dans l'illustration et les figurations narratives des déferlantes des quatre points cardinaux.

Déferlantes sans doute bénéfiques par les traînées de poudre surréalistes qui les accompagnent et qui réveillent, au-delà du désir de mieux voir assoupi notre imaginaire un peu gelé ou dévié par le n'importe quoi digital.

Avec VIRGINIE FONGARO, l'artiste actuellement exposée, rien à craindre, nos yeux vont rouler dans leurs orbites et nos neurones vont partir en bagatelle. L'univers qu'elle nous propose peut nous paraître familier ("parenté" de courant, de génération, de rejets/revendications) mais il est également parfaitement singulier dans son élaboration et sa maturation d'un langage subjectif plus expressif que cognitif (il est donc fini le temps de la "pittura e cosa mentale"?), plus illustratif que narratif, plus spatial qu'architecturé. 

D'un lexique de l'éclat, de la dislocation, ou de la dispersion, mais tout autant du chaos, de l'amoncellement, du grouillement et de l'embarras. D'une syntaxe brownienne, où la raison lâche la longe pour faciliter le galop montant de l'inconscient, dans un cadre cependant bien délimité (arènes oniriques?).

De récits fantastico-cosmiques, des climats plus que des reliefs, sur fond de nostalgies d'enfance, d'ambitions gênées, de rires interrompus, d'angoisses avivées par ce temps (le nôtre, en chair et étoffe) qui ne sait pas prendre les mesures du bon sens".

 

METBARRAN (blog)