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Esteve Sabench : "Temps de flors"
TEMPS DE FLORS, dernier jour,
Merci Ysabelle Erre-Serra, merci à tous pour vos témoignages...
 
Per TU...
Estenc la mà i no hi ets.
Però el misteri d'aquesta teva absència se'm revela
més dòcilment i tot del que pensava.
No tornaràs mai més, però en les coses
i en mi mateix hi hauràs deixat l'empremta
de la vida que visc, no solitari
sinó amb el món i tu per companyia,
ple de tu fins i tot quan no et recordo,
i amb la mirada clara del qui estimen
sense esperar cap llei de recompensa.
Miquel Martí i Pol.
 
Pour TOI...
Je tends la main et tu n'es pas là.
Mais le mystère de ton absence m'est révélé
plus docile et tout ce que je pensais.
Tu ne reviendras jamais mais dans les choses
et tu auras laissé ta marque sur moi
de la vie que je mène pas seul
sinon avec le monde et toi pour compagnie,
plein de toi même quand je ne me souviens pas,
et avec le regard clair de ceux qu'ils aiment
sans attendre aucune loi sur la récompense.
Miquel Martí i Pol.

 

DIFFUSION JEUDI 12 DECEMBRE SUR LA CHAINE DE TELEVISION REGIONALE FR3

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Eda Espace des Arts

 

Esteve Sabench : "Temps de flors"
Le Travailleur Catalan du 29 nov. au 5 déc.

Le Travailleur Catalan du 29 nov. au 5 déc.

TERRES CATALANES

TERRES CATALANES

Esteve Sabench : "Temps de flors"
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024
STAGIAIRES (collège) Déc. 2024

STAGIAIRES (collège) Déc. 2024

l'Art conjuratoire d’Esteve Sabench
Auteur Francesca Caruana Publié le 8 novembre 2024 Esteve Sabench, L'Eda Espace des Arts, Le Boulou édité par Artshebdomedias
"Les arts en région abritent parfois des expositions très singulières hors des grouillements esthétiques en tous genres qui s’activent dans les capitales. L’Espace des Arts du Boulou dans les Pyrénées Orientales accueille, jusqu’au 19 décembre, l’exposition TU. Temps des flors d’Esteve Sabench, dont l’œuvre est en majeure partie consacré à la mémoire.
Après avoir été en poste au Musée d’art moderne de Céret, Esteve Sabench, fervent militant de la langue catalane habitué à côtoyer le meilleur de ce qu’il y a à voir de la peinture contemporaine, s’attache désormais uniquement à créer. Dans la nouvelle exposition de l’Espace des Arts du Boulou, il dévoile diverses approches de sa sensibilité : non pas un déversement subjectif fondé sur l’exclusive de sa personnalité, mais un travail adressé au public comme un état de sensibilité posté dans l’immense boîte à regards. Soumise à l’appréciation générale plutôt qu’à soi-même, l’expression de la souffrance revêt des attributs esthétiques audacieux. En effet, l’artiste a inclus dans sa pratique artistique les représentations d’un drame vécu il y a une vingtaine d’années, la perte d’un enfant, tué dans un accident de la circulation.
Intitulée TU, l’exposition relève d’une part de la référence familière à la personne proche tutoyée mais aussi au participe passé du verbe « taire ». Le proche, s’étant définitivement tu, réapparaît sous des formes solennellement disertes contenues dans la luxuriance des compositions au sol, au mur, dans des boîtes, le tout essentiellement composé de fleurs ramassées dans les containers des cimetières, lorsqu’elles-mêmes se sont détachées de leurs tombes.
De ce drame sans retour et sans réparation, l’artiste ne peut faire autrement qu’en exhumer les souffrances continues en les sublimant littéralement sur le plan plastique. Aussi lorsqu’on entre dans cet espace d’exposition précédemment consacré aux œuvres du grand Claude Viallat, le contraste est grand et nous sommes frappés par un luxe esthétique et douloureux à la fois. Une sorte de claque nous est donnée, tant l’authenticité est forte, le message clair et la beauté insupportable.
L’entrée est édifiante, un socle de fleurs rectangulaire est privé d’une forme en réserve aux contours humains, contre-forme qui est placardée sur le mur, constituée entièrement de fleurs, comme l’image exacte du corps fixée en l’air, en plein choc. L’œuvre concentre deux forces contradictoires de violence et de douceur, provoquant un malaise instantané, une contribution implicite du spectateur, tétanisé par l’impact. Sabench réussit une mobilisation de l’attention sur deux points celui plus psychologique de l’impossible deuil, de la douleur savamment masquée, et celui d’un choix esthétique consistant à traiter le sujet à l’aide de résidus (des fleurs perdues) avec le même soin attentif qu’un fleuriste, portant cette exécution au rang d’une dédicace pleine d’amour.
De ce paradoxe, et au-delà de l’émotion que l’artiste donne à partager, on ne peut s’empêcher d’évoquer les rites funéraires ancestraux lorsque les célébrations vont aussi bien de l’édification de tombeaux monumentaux (comme chez les Toraja dans l’île indonésienne de Sulawesi, où les morts sont quasiment incrustés dans des cavités montagneuses face au soleil, à la vue de tous), qu’aux hommages rendus aux morts par des sociétés tribales avec d’humbles objets d’écorce battue, de dents de cochon, plumes (comme en Nouvelle-Guinée), mais tout aussi lourds de charges symboliques. Ici, le brut et le raffiné s’entrecroisent, la brutalité crue de la mort s’allie à l’invention de toutes sortes de détournements pour éloigner l’envahissante réalité. Le passage d’une technique à l’autre, le raffinement de grands dessins minutieux montrant pétale après pétale, informent sur un temps de méditation. Il s’en dégage une mise à distance, progressive, un souffle cadencé par les pièces de bois flotté et les éléments de terre ou de bois qui se dressent comme la structure résiduelle et recomposable du corps.
Cette exposition se distingue des précédentes, Tu es et Sol i de dol de 2006 en ce sens que bien qu’empreintes d’un incontournable chagrin, les précédentes s’inscrivaient dans la restitution des traces de l’accident, de repérages cartographiés, métaphorisés principalement par des installations comme cela avait été le cas pour Tu es au Musée de Céret. Mais il y a aussi quelques appartenances à des esthétiques relevant de l’Arte Povera, telles qu’elles existent chez Alighiero Boetti ou Michelangelo Pistoletto, ou dans certaines œuvres des Nouveaux Réalistes. En ce sens, le sous-titre de l’exposition nous éclaire, Temps de flors. Le temps des fleurs. Il incarne peut-être finalement la célébration, le contraire de l’oubli, l’actualisation d’une place fixe, sise éternellement au creux d’une plaie couverte de fleurs, de photographies, de dessins à l’encre ou d’étranges vanités, à l’image de gargouilles dont le souvenir n’est que l’eau qui coule. Un grand portrait exagérément et volontairement pixellisé rappelle une fois encore le visage du fils, mais en rendant impossible la reconnaissance immédiate des traits, il en diffère et éteint ainsi un effet qui se serait voulu spectaculaire. Les dessins extrêmement fins n’ont rien d’une précision froide, tout au contraire, ils évoquent une forme d’ironie narquoise, au regard du savoir su et insu.
La tranquillité, qui émane de cette exposition dans son ensemble, rappelle la nécessité d’un chemin de conjuration. Le jeu d’aller-retour entre la sensation de fraîcheur apportée par les fleurs de plastique coloré et celle de finitude portée par les fleurs fanées collées sur certaines pièces ravaude la relation entre passé et présent. Bien sûr Esteve Sabench appartient à cette catégorie d’artistes qui ont apprivoisé le deuil comme ont pu le démontrer Magdalena Abakanowicz ou Louise Bourgeois, mais si l’écart entre leurs trajets professionnels est important, ce qui les réunit ici est le dépassement de la perte, et une bouleversante humanité au moyen de l’art".
TU. Temps de flors, Esteve Sabench, du 19 octobre au 19 décembre, Espace des arts, rue des Écoles, Le Boulou. Du mardi au samedi inclus de 9h à 12h et de 14h à 18h. Fermeture les jours fériés. Image : Esteve Sabench près du portrait de son fils. ©Photo : Christian Erre.
Esteve Sabench : "Temps de flors"

TEMPS DE FLORS

 

Cette grande exposition est le troisième volet d’une série mémorielle commencée avec « Tu es » en 2006 et « Records de Vida » en 2022. Ce travail, autour de la mort de son fils Sébastien en 2002, s’est développé sur un laps de temps de 18 ans. Il oscille de l’hommage personnel et intime de la perte d’un enfant à un hommage général qui place le spectateur face à sa propre histoire et aux êtres chers disparus.

Pour « Temps de Flors », l’artiste a travaillé avec des fleurs recueillies dans les poubelles des cimetières de toute la Catalogne du Nord. Ce sont des fleurs naturelles ou artificielles. Toutes sont des témoignages d’amour qui ont accompagné la perte d’un être cher, et qui ont dit, pour un temps éphémère pour les fleurs naturelles ou avec un sentiment de permanence pour les fleurs en plastique, l’amour ou l’amitié d’une personne pour une autre. Le temps a porté les souvenirs endommagés à la poubelle.

Dans seize de ces œuvres, la parole « TU » (TOI en catalan) est inscrite en majuscule, répétitivement ; ce Toi, destinataire du tableau, est multiple et infini, il appartient à celui qui regarde. L’exposition présente trois œuvres de 2006, une série de 8 Vanités de 2022 présentées avec des fleurs des champs. Esteve Sabench utilise une variété de techniques qui vont du dessin à l’assemblage, de la peinture au volume. Les fleurs sont dessinées, présentées telles quelles, en accumulation, recouvertes ou même englouties dans des matériaux à haute symbolique comme la boue ou la cire. Ces œuvres importantes et à forte charge symbolique convoquent les sentiments et évoquent la dilution du souvenir, le passage du temps, la profondeur de l’absence, la blessure, la résilience. « Temps de Flors » est le temps du souvenir, de notre histoire et des êtres qui ont fait de nous ce que nous sommes.

« Temps de Flors » est à voir jusqu’au 19 décembre inclus à l’espace des arts rue des écoles au Boulou. Entrée libre du mardi au samedi inclus, de 9h à 12h et de 14h à 18h. Tél. : 04 68 83 36 32

photos: Christian Erre
photos: Christian Erre
photos: Christian Erre
photos: Christian Erre
photos: Christian Erre
photos: Christian Erre
photos: Christian Erre

photos: Christian Erre

Esteve Sabench vit à Céret, il a travaillé au musée d'Art Moderne, conjointement avec mme Joséphine Matamoros, Conservatrice en chef honoraire du Patrimoine des musées de Céret et de Collioure.

L'exposition « Temps de flors » fait écho à celles qui lui ont précédées entre 2006 et 2022 : « Tu es » présentée au musée d’Art moderne de Céret et « Records de Vida » au Taller 13 à Ille sur Têt,  en hommage au fils disparu.

Deux lettres apparaissent sur l’ensemble des œuvres, (TU : ce qui signifie TOI en catalan), elles s’adressent également à chacun d’entre nous, nous renvoyant à notre propre vécu, à notre passage ici-bas, au temps qui nous est compté, aux absents. Les photographies de bouquets en sont les témoins.

Les arbres symboliseront le socle : l’histoire familiale à travers l’arbre généalogique, les anciens qui ont vécu la Retirada, le chemin parcouru. Ils sont le corps qui souffre ; ils sont aussi le corps dans sa nudité, sensualité et pureté. Le tronc et les racines reliant passé et présent, ciel et terre. L’espace et le temps.

Les fleurs, recueillies dans les conteneurs et poubelles de toute la Catalogne Nord, présentes sur l’ensemble de l’exposition, donnent leur nom à cette dernière.

Les fleurs qui fanent, celles qui perdurent, sont le fil conducteur, elles ont la grâce et la fragilité dues à leur condition de fleurs et rappellent, comme les vanités, notre propre fragilité. Elles accompagnent les disparus et les vivants, et comme les arbres, font le lien entre deux mondes. Elles sont aussi d’une esthétique évidente.

Je cite Esteve Sabench: « Toutes ces fleurs sont des témoignages d’amour qui ont accompagné la perte d'un être aimé, et qui ont dit, pour un temps, éphémère pour les fleurs naturelles ou avec un sentiment de permanence pour les fleurs en plastique, l’amour ou l’estime d'une personne pour une autre... L’usure du temps a conduit les souvenirs endommagés (ou peut-être sublimés) à la poubelle. D’autres fleurs fraîches, viendront peut-être les remplacer, pour signifier la permanence du souvenir ».

Créer, redessiner les contours de sa propre vie ; ailleurs, donner corps. Parce qu’il n’y a pas de mots pour l’indicible, c’est à travers ce travail plastique qu’un autre travail se fait. Les deux intrinsèquement liés parlent de la perte, du deuil, de la douleur, du désarroi, du lien indéfectible. De l’amour. Un travail bouleversant et nécessaire.

 

Y. Erre-Serra, 19/10/2024

Inauguration de l'exposition "Temps de flors"

Temps de Flors d' Esteve Sabench, TU et débris du deuil.
"On a tellement l'habitude de conjuguer les puissances des pratiques plastiques contemporaines, avec certaines exuberances factices, subversions gratuites, formalismes abscons... qu'on en oublierait qu'elles peuvent puiser leur force dans un digne et austère entêtement pour lequel il est difficile de garder l'œil sec.
L'artiste catalan Estève Sabench perd son fils dans un accident de la circulation début des années 2000.
Point de prière, point de spectre, juste la matérialité prosaique d'un geste. Celui de déposer des fleurs naturelles ou synthétiques sur une tombe. Une constellation de mains pour un seul geste : celui qui honore ce "tu" qui s'est tu. Honorer l'autre et son silence. Esteve Sabench sillonne les bennes jouxtant les cimetières de La Catalogne-Nord, et avec les déchets de nos tristesses, recompose patiemment le corps du fils perdu. Avec peinture, paraffine, encre, enduit, terre, toile, bois mais aussi rapport de gendarmerie et vanités, l'œil se bute à ce TU autre et mutique, mais aussi à ce TU prononcé "tou" en catalan, qui peut être donc TOI.
Estève Sabench n'esquive rien de cette perte, pas même lorsqu'au moment des ultimes mots clôturant le vernissage, ses pensées se tournent vers la communauté des parents endeuillés, y compris ceux de Gaza.
Jamais TU n'aura autant parlé de nous".
Camille Escudero
 

Roger Esteve
 
 
Esteve Sabench : "Temps de flors"

cliquer ici: Eda Espace des Arts

 

Esteve Sabench vit à Céret et a de nombreuses années durant, travaillé au musée d'Art Moderne, conjointement avec mme Joséphine Matamoros, Conservatrice en chef honoraire du Patrimoine des musées de Céret et de Collioure.L'installation du plasticien proposera un travail autour de la perte, du deuil, de la douleur, du lien indéfectible, du temps, de l'amour, de la vie. "Temps de flors" sera à voir du 19 octobre au 19 décembre inclus, du mardi au samedi inclus (fermé les 1er et 2 novembre).

 
L'Indépendant, jeudi 17/10

L'Indépendant, jeudi 17/10

 

Esteve Sabench : "Temps de flors"
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Published by "espace des arts"

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